• Nous avons consacré trois séances à la traduction de cette nouvelle après avoir lu et compris le texte. Voici une lecture du texte en espagnol réalisée par Amandine Raymond : Casa Tomada.mp3 »

    "Casa tomada"de Edmundo Paz Soldán, réécriture de "Casa tomada" de Julio Cortazar

    La dédicace A Julio Cortázar y Ryan Adams nous a amenés à une recherche sur internet afin de savoir qui est Ryan Adams et son lien avec la nouvelle. La recherche s'est avérée fructueuse car Ryan Adams est un chanteur country américain qui a écrit une chanson d'après la nouvelle Casa Tomada de Julio Cortázar : This house is not for sale 

    Edmundo Paz Soldan a utilisé deux matériaux dans l'écriture de sa nouvelle: la nouvelle de Julio Cortázar et les paroles de la chanson de Ryan Adams. 

    "Casa tomada"de Edmundo Paz Soldán, réécriture de "Casa tomada" de Julio Cortazar

     

    https://www.youtube.com/watch?v=lxKGiJJHGyQ 

    "Casa tomada"de Edmundo Paz Soldán, réécriture de "Casa tomada" de Julio Cortazar

     

     

     

     

     

     

     

    Voici la traduction que nous avons réalisée de la nouvelle de Edmundo Paz Soldán.

    (http://www.elboomeran.com/blog/117/edmundo-paz-soldan/https://twitter.com/edpazsoldan )

    Maison occupée

     

    A Julio Cortazar et Ryan Adams

     

    Nous aimions la maison car en plus d'être spacieuse et ancienne (alors que les maisons anciennes succombent aujourd'hui aux plus avantageuses liquidations de leurs matériaux) elle gardait les souvenirs de nos arrière-grands parents, du grand-père paternel, de nos parents et de toute notre enfance. 

     

    Nous nous étions habitués Irène et moi à y vivre seuls, ce qui était une folie, car huit personnes  pourraient y  habiter  sans se gêner. Nous nous y étions tellement habitués que parvenus à la quarantaine nous continuions à y vivre et personne ne s'en rendait compte. Quelques hommes venaient prendre les meubles de la maison, ils passaient à côté de nous et ne nous disaient rien. Cela rendait Irène très triste, elle se blottissait alors contre moi et me demandait de leur dire que la maison n'était pas à vendre. Je caressais ses cheveux et lui demandais de se calmer. 

     

    La maison se vidait peu à peu de ses meubles. Les premiers jours nous ont paru pénibles. Nous essayions de nous souvenir quand notre famille avait pris possession de la maison. Je dansais seul sur le parquet et elle faisait semblant de signer les papiers de l'achat. A partir de maintenant, elle serait seulement à nous. Quand Irène rêvait à voix haute je me réveillais aussitôt. Elle me demandait ce qui s'était passé dans la voiture cette nuit-là. Jamais je n'ai pu m'habituer à cette voix de statue ou de perroquet, voix qui vient des rêves et non de la gorge. Que s'est-il passé dans la voiture cette nuit-là? Je ne sais pas, je ne me souviens de rien. S'il te plaît, dis leur que la maison n'est pas à vendre. Je la prenais dans mes bras et lui demandais de se calmer. Calme-toi, calme-toi, calme-toi. 

     

    Quand les jeunes couples et les familles retournaient et se promenaient dans le vestibule en majolique, la salle à manger, la salle tendue de tapisseries des Gobelins, la bibliothèque, les trois grandes chambres qui étaient dans la partie la plus retirée, celle qui donnait sur Rodriguez Peña, et dans le couloir avec sa porte en chêne massif, Irène insistait pour que je leur dise que la maison n'était pas à vendre. Je l'embrassais et lui disais, en souriant, espiègle, que nous pouvions nous déguiser avec des draps pour leur faire peur. Ensuite, nous nous allongions sur le sol de notre chambre et elle, mon amour, se perdait dans mes bras et embrassait mon âme. Après nous sortions dans la rue. Nous étions tentés de partir, de bien fermer la porte d'entrée et de jeter la clé dans les égouts. Mais nous ne pouvions pas. Et nous revenions pour leur crier de s'en aller, de ne pas occuper la maison car elle n'était pas à vendre.  Ils ne faisaient pas attention à nous, pauvres diables. Et elle pleurait et je lui demandais de se calmer. 

     

    Un message encourageant de l'auteur:

    Y me encantó la traducción de Casa tomada! por mí, tienen permiso de seguir traduciendo mis cuentos...
     
    abrazo fuerte
     

    edmundo 

     

     

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